24.5.10

Le défi de Sara Fistole


... Aborder un(e) inconnu(e)

L'inconnu du TGV : il s'installe à côté de moi parce que le mec d'à côté a pris sa place. Je réponds que moi aussi on m'a piqué ma place : la fille d'à côté (moralité : de toute façon, on était censés être voisins dans ce train). Il marmonne un "ouais, ils voulaient être côte à côte sûrement". C'est là que la réalisation de mon défi s'amorce sans même que je m'en rende compte : habituellement j'aurai marmonné à mon tour un "Mmmm" et plongé le nez dans mon bouquin (bon, sauf que là, mon bouquin n'est pas à mettre entre toutes les mains...), et ben non, là il se passe quelque chose de surprenant : je réponds une phrase qui, en plus de faire mouche, va lancer la conversation. "Ils voulaient être à côté ? Ben si au moins un des deux s'était assis à sa vraie place, ça aurait évité de faire chier deux personnes d'un coup !". Il est 6h30, j'ai dormi à peine 2 heures, faut pas m'emmerder ce matin.
Ben voilà, c'était parti ! On a donc passé 1h30 à discuter et à se marrer comme des gamins.

Mon inconnu vit à Paris, est plutôt bavard, drôle, mélomane, musicien, une ressemblance troublante avec Bixente Lizarazu (forme de visage assez similaire, même coupe de cheveux, même barbe de trois jours, mêmes yeux à tomber par terre), il semble plutôt sûr de lui, un brin coureur de jupons sur les bords (et comme il fait ça plutôt bien, ça doit marcher assez souvent), et de façon assez évidente il recherche le contact visuel sinon physique, et finira par me demander mon numéro de téléphone que je ne lui donnerai pas (chose que je regrette déjà un peu maintenant que j'écris tout ça... nevermind). Ca, c'est pour ce qui est évident à première vue.

Pour ce qui reste, comme nous ne nous sommes pas non plus raconté nos vies par le menu, je me contenterai d'émettre des suppositions : il a à vue de nez une bonne grosse trentaine d'années et probablement des moments psychologiquement difficiles à son actif, je mise notamment sur une déception amoureuse plutôt marquante.

Après l'humour et le partage de la musique délivrée par les écouteurs de son Aïe-faune, il précise que s'il n'avait pas une copine il insisterait pour que je lui donne mon numéro. Mouais... ça, c'est crédible jusqu'au moment où il explique en substance que sa copine, il est avec depuis 15 jours, et que potentiellement ce détail peut s'arranger, surtout qu'il part dans 2 semaines en Angleterre pour 6 mois, alors bon...
Et donc, finalement, ça ne le retient pas d'insister. A son crédit, cette instance n'est pas lourdingue, il défend son point de vue et son envie avec habileté et intelligence. Mais il oublie un détail : on ne convainc pas le coeur d'une fille avec des arguments raisonnables...

Dommage qu'il soit intéressant, ce mec-là... Ou plutôt, dommage que l'histoire sente le sapin avant même d'avoir commencé : une autre nana à l'horizon (ras-le-bol des mecs pas libres !) et je le verrai pas avant 6 mois donc... Et dommage qu'il dégage quelque chose qui fait fuir mon coeur un peu fatigué.

Voilà. Une rencontre aussi sympathique qu'inattendue, aussi agréable qu'éphémère. Un soupçon de regret, parce que qui sait ce qui aurait pu se passer dans 6 mois ? Mais bon. Les dés sont jetés. Allons à jacta est.
Laissons faire le hasard. Paris est grande, mais le monde est petit. Je me dis que si on doit se revoir, on se reverra.



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